Et vogue la poésie des péniches

et de ses "Gens d'A bord"

 

 Rudesse et lenteur sont les premiers mots que l'univers des bateliers, ces mariniers des eaux de terre, peuvent inspirer. Pour la compagnie Marie Lecoq, il n'est que poésie, douceur, danse, musique et arts circassiens. La musicienne Laure Chailloux, l'artiste Johann Allenbach et la danseuse Marie Lecoq ont fait de ce monde une rêverie douce, bercée par les flots délicats des lacs et rivières. Dimanche et lundi, salle Gérard Philipe, la Tulipe a invité le public à les rejoindre dans cette magnifique odyssée humaine.

 

L'âme des bateliers vogue sur les flots, celle de Lucie valse sur la terre. Elle regarde passer ces barges les pieds ancrés au sol, Julien lui s'envole au dessus de l'eau bercé par la musique de sa mère Angèle. Ils se retrouvent à quai, dans un tourbillon de danse et de jonglerie. Elle se jette alors à l'eau et lève l'ancre avec la Marquise et ses occupants. Lucie prends très vite goût à l'action, maniant le "macaron de bois" avec aisance. Le quotidien souvent monotone amène ses petites joies dansées et jouées. "Les écluses imposent des pauses, le diapason de l'eau dessine sa lente partition", l'occasion de faire résonner le bois. Mais la vue de la terre rappelle Lucie à ses origines. Elle reprend sa valise et part. Julien emmène la robe qu'elle a laissée dans le tourbillon de ses émotions perdues. Et quand la Marquise a fini son dessein, quelques pas de danse suffisent à ramener l'un vers l'autre. Même si la nostalgie du bateau ne le quitte jamais et que l'eau est toujours là pour le sauver.

 

Marie Lecocq offre avec les "Gens d'A Bord" une série de tableaux d'une rare fluidité. Les arts se fondent en une oeuvre magique, loin des contraintes d'un monde mais si près de son humanité profonde.

 

Stéphanie Franchomme (La voix du Nord)

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